Marseille, c’est pas Las Vegas. C’est mieux, si tu veux savoir, parce que le café ici te réveille la grand-mère et personne te juge si tu renverses ton septième Ricard. Franchement, t’apprends plus en regardant cinq types fauchés s’engueuler sur un side pot à 2h53 du matin qu’en matant mille tutos propres sur YouTube avec leurs overlays tout lisses. Les erreurs J’en ai ramassé plus que des coquillages sur la plage de la Catalans. Voilà comment ça s’est passé. Pas retouché.
En février 2024, j’ai perdu ce boulot à la noix—pas de ma faute, ils disent restructuration, moi je dis que mon chef savait même pas copier-coller. Marre de me réveiller pour les autres. Le poker, ça a toujours été un bras de fer. Alors j’ai plongé. Premier stop : mon bar du port, enfumé comme une cheminée, l’odeur de café rance, clopes, désespoir et sel marin. Le rêve.
Le vrai “passage au sérieux”, c’était en ligne. Cette nuit-là, j’me suis inscrit sur JackpotRiviera (site style 2003, gif flamme, design de stagiaire). Bonus tapageur : 100 EUR et 50 tours sur “Neon Fruits”. Pigeon, j’ai cliqué. On en reparlera.
Premier péché du débutant—moi inclus : si t’as mis les blinds, cet argent est “investi”, alors faut protéger. Première partie online, je reçois deux six, et là, gros palpitant. Flop : roi, dix, valet, peinture à gogo. J’ai suivi chaque relance, convaincu que mes six magiques allaient faire des miracles. Perdu.
Clavier presque balancé par la fenêtre. Opposant, “Zinzin13” (avatar moustachu, méchant Disney), ramasse tout avec as-roi. Chatbox : “gg”. Si tu dis “gg” après avoir ruiné une main comme ça—le karma arrive. Deux mains après, Zinzin13 disparu. La poésie.
Conseil : ne t’accroche pas à une main moisie. Les blindes que t’as posées Oubliées, mec. Chaque carte nouvelle, c’est un champ de mines, et si la table mise comme des fantômes, tes petits six devront plier. Folder tôt, folder fier. Les gagnants passent pour des lâches.
J’ai aussi appris à pas jouer au bar en tentant de compter les outs sur mon téléphone pendant que Cat Stevens hurle dans les enceintes. La distraction, c’est ça le vrai edge du casino.
Retour au premier bonus. Persuadé d’être un génie, 100 EUR gratos ! Pour vraiment retirer, faut miser cinquante fois. Essaie de transformer 100 en 5000 (avant de redescendre à 30) sur des machines comme “Neon Fruits” ou “Vampire Beach Party”. Piège de débutant. Je revenais, traquant un gain imaginaire. Les petits gains m’ont fait croire que j’avais compris. Lire les conditions, c’est traduire l’IKEA bourré à l’expresso—inutile.
Mais le mardi suivant, avec ce qui restait, j’ai fait un tournoi turbo de deux heures (800 joueurs, la moitié en tilt, quelques robots—le chat hurlait que “Slapette666” n’était pas humain). Jeu serré, je me suis fait respecter à force de folder. J’ai fini au milieu du peloton. Héroïque Pas vraiment, mais le bonus m’a offert deux nuits de leçons live.
Superstition : cette phase, j’ai ressorti mon vieux sweat OM—bleu, tache de kebab 2018 (question taboue). J’ai gagné mon plus gros coup avec, alors maintenant c’est mon “porte-bonheur”. Sauf que trempé dedans, tout le monde au bar m’appelait “la serpillière”. Poker, c’est méchant.
Petit conseil : lis toujours les conditions de bonus. Ne cours pas après la promo sauf si t’as un cerveau câblé pour les maths et tu sais partir quand il faut (spoiler : personne sait).
Grosse bourde du débutant : jouer ses jetons comme dans les films. Bar, online, chez Mamie à Noël (parle pas de ça). Pile de jetons roses Tu balances tout comme Pablo Escobar. Mauvaise idée. J’ai relancé avec roi-dix, les autres ont tout suivi. Flop as, j’étais là à prier un miracle. “Courage, mon pote,” me lance Jojo (67 ans, pastis coulant dans les veines, couche les as s’il s’ennuie). Il a vu clair dans mon jeu.
Ne mise pas parce que tu t’ennuies. Ne chase pas parce que t’as perdu avant. Ton tapis n’est pas sans fond, et personne ne t’admire quand tu fais tapis et tu finis papillon de tapas. Débute soft, monte, deviens fou que si t’as ferré plus poissard que toi. Rare !
Note chelou : un soir, le site a bugué; les cœurs sont devenus des triangles violets. Pendant une semaine, j’étais sûr de jouer en crypto. Mes mains étaient pourries. Les symboles, ça compte. Le cerveau aime les vrais cœurs, même pixelisés.
Style de jeu = maths Peut-être. Mais la vraie vie, c’est “MustardRat87” (bipolaire, chatte anglais-français, mini-relances qui te rendent fou). Ou ce soir-là, un touriste allemand débarque, “jamais joué”, et plie la table en deux heures. Les débutants finissent au menu, mais parfois, la chance s’invite.
Ma première grosse perte Les as servis. J’ai fait un overbet, tout le monde s’est barré sauf le plus alcoolisé, “Rémy”—le bluff n’a pas de sens pour lui. Il chatte sa quinte river avec 7–4 dépareillés. Folder Même pas en rêve. Appris la leçon : les as, faut pas les surprotéger. Depuis, ça m’a calmé. Presque.
Royal flush Arrivé une fois en 18 mois. Cœurs. Le bar exulte, les chips volent, un type m’offre un verre (au final c’est moi qui ai payé, logique tordue). Adrénaline pure. Dix minutes après, perdu la moitié contre une dame. Ça, c’est le jeu.
Si t’es du genre à vouloir une liste :
Ma pire erreur Croire qu’après avoir “bossé” mon jeu j’allais toucher. Les cartes en ont rien à fiche.
Symbole de table le plus chelou Un soir, les piques sont devenus des aubergines. Le forum était en PLS.
Faire 70 erreurs, gratter une win minable, suer dans un sweat porte-bonheur qui sent la mort et voir Zinzin13 te lâcher “gg” avant de disparaître dans la nuit marseillaise. Voilà mon école, mon échec, mon plaisir tordu.
Si secret il y a : ne laisse pas ton orgueil te pourrir les jetons. Reste souple, observe, ne fais pas confiance aux bonus. Folder tôt, rigoler, miser quand t’as la tremblote. Et pense à laver le sweat, y’en a qui veulent respirer à côté.
La partie continue, ce que t’as perdu on s’en fout. Marseille est là, fumée, mer, néons, cœurs et piques en bug sur l’appli. Le jeu avance. A toi de voir. Ou pas.